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Comment avoir un comportement écoresponsable sur les réseaux sociaux ?

Rédigé le 04/04/2023 par Noah Sturtzer

TUTORIEL

Comment continuer à avoir de la visibilité professionnellement sur les réseaux sociaux tout en limitant son empreinte carbone ?

C’est à cette question que la communication écoresponsable tente de trouver une réponse. Elle établit des principes et modes de communication qui permettent de réduire, ou du moins limiter, son impact écologique tout en respectant particulièrement des valeurs éthiques socialement.

image ordinateur avec interractions de réseaux sociaux

Pourquoi adopter une utilisation écoresponsable des réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux sont devenus une partie intégrante de notre vie quotidienne. En marketing, on les utilise de plus en plus pour promouvoir nos services ou produits, mais cela génère de la pollution invisible.

Une étude de Compare the market (lien en anglais ici) montre que l’utilisation des réseaux sociaux a impact négatif sur l’environnement et contribue à la crise climatique : en effet, lorsque vous consultez vos comptes sur les réseaux sociaux, cela utilise de l’énergie générée principalement par des combustibles fossiles, ce qui entraîne des émissions de gaz à effet de serre tout au long de l’année et contribue ainsi à réchauffer l’atmosphère. L’étude a analysé 10 des plateformes de réseaux sociaux les plus populaires et a constaté que TikTok génère le plus d’émissions par minute d’utilisation (2.63g de CO2), suivie de Reddit (2.45g de CO2) et de Pinterest (1.3g de CO2).

Selon Brett Mifsud, directeur général de l’énergie chez Compare the Market, l’utilisation de chacune des 10 plates-formes pendant cinq minutes chaque jour entraînerait 20 kg de carbone par an, ce qui équivaut à conduire une voiture sur 83km. Il a souligné tout de même que cette étude se base sur une utilisation de 5 minutes de chaque application alors que dans les faits, le temps moyen passé sur les réseaux sociaux est de 145 minutes par jour et que les utilisateurs se concentrent sur deux ou trois applications.

Un outil de calcul est disponible sur le site de Compare the Market pour essayer de calculer son impact environnemental lié aux réseaux sociaux. Bien qu’il n’y ait actuellement pas de consensus sur les méthodes de mesure de l’impact carbone du numérique il reste néanmoins intéressant de pouvoir l’estimer. Et cela concerne une utilisation personnelle…​ Alors imaginez au niveau d’une entreprise et de l’impact positif que cela pourrait avoir !

Le choix des réseaux sociaux.

Le choix des réseaux sociaux sur lesquels se positionner est important dans une démarche plus consciente de l’impact écologique. Il est nécessaire de bien comprendre l’utilité de chaque réseau social afin de ne pas dépenser d’énergie inutilement, et ainsi polluer, sur des réseaux où les utilisateurs ne sont pas dans votre cible. En plus de vous faire perdre du temps à préparer des campagnes sur trop de réseaux sociaux différents, cela génère des transferts de données, et donc de la pollution. Ainsi, bien identifier ses cibles et s’intéresser à leurs habitudes d’utilisation des réseaux sociaux permet d’éviter cela.

“Communiquer moins, mais mieux."

S’interroger sur la fréquence de publication est essentiel lors de la création de campagnes sur les réseaux sociaux, la première chose à laquelle on pense est souvent le résultat des performances, mais on en oublie l’impact écologique. Le principal problème des publications sur les réseaux sociaux est leur durée de vie. En effet, ces dernières, selon le réseau social, peuvent avoir une utilité d’une quinzaine de minutes, ou d’une dizaine d’heures seulement. Il s’agit de contenu bien souvent momentané, qui n’ont pas pour vocation d’avoir de l’impact dans le temps.

Pourtant, en communication responsable, on tend vers des publications qui ont du sens, qui sont utiles et pérennes. Le contenu a pour vocation de sensibiliser aux enjeux sociaux et environnementaux liés à l’utilisation de la technologie notamment. L’idée de ralentir la fréquence de publication permet aussi un meilleur contenu, plus travaillé, et plus utile. Il est conseillé de publier à une fréquence adaptée, moins de trois fois par semaine par exemple, afin de ne pas dépenser trop d’énergie et de temps dans ce média “à impact sur le court terme”. Aussi, la fréquence doit dépendre de votre cible, spammer votre public, en plus d’être polluant, ne sera que rarement concluant. Cette fréquence imposée au créateur de contenu, peut causer du stress, de la fatigue et finalement conduire à la production de contenu de qualité moindre. Cela peut également avoir un effet sur les lecteurs, qui peuvent être submergés par une quantité excessive de contenu de qualité variable, ce qui les oblige à dépenser plus d’énergie à trier le contenu pertinent ou non pour eux.

Publier de manière écoresponsable sur les réseaux sociaux, c’est faire attention à l’optimisation de ses fichiers joints aussi ! Vos images, vidéos ou autres fichiers, doivent être légers pour moins polluer lorsqu’ils sont téléchargés. Pour ça, il est tout à fait possible d’utiliser des outils de compression sans pour autant perdre en résolution pour les images ou les vidéos. Différents outils gratuits existent pour ça : ils sont listés en fin d’article !

L’aspect éthique de la communication écoresponsable.

Plusieurs valeurs écologiques et sociales sont défendues par la communication écoresponsable, on y retrouve des sujets comme la protection de l’environnement, l’inclusivité, ou encore l’accessibilité. L’utilisation des hashtags peut être très utile pour fédérer des utlisateurs qui partagent les mêmes valeurs autour d’un même sujet. Le système de hashtags permet un véritable référencement des acteurs, quels que soient leurs domaines, l’outil idéal pour trouver des partenaires ou de nouvelles personnes à suivre !

L’aspect éthique de la communication sur internet s’attarde également sur la diffusion des données personnelles. Maintenant que l’utilisation des données personnelles a été rendue transparente, que les différentes entreprises sont obligées légalement de prévenir les utilisateurs de ce qu’elles font des données, il est devenu plus commun et plus facile de s’y intéresser et de faire attention à la trace que l’on laisse sur internet. La promotion d’une bonne optimisation des paramètres de confidentialité pour limiter la diffusion de données personnelles est aussi intéressante éthiquement qu’écologiquement.

En réduisant la quantité de données stockées et traitées par les serveurs des réseaux sociaux, on réduit son empreinte carbone liée au numérique. Plus les données personnelles sont limitées, moins de stockage et de traitement sont nécessaires, ce qui réduit l’utilisation d’énergie nécessaire pour alimenter les serveurs et refroidir les centres de données. “Moins de données” signifie également “moins de besoin de transport des données”, ce qui peut réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux déplacements de données.

Maintenant il est clair qu’à l’échelle personnelle, c’est très difficile de faire grandement la différence. Mais avoir conscience que son utilisation des réseaux sociaux a un impact écologique est déjà un pas, et essayer de le réduire en est un second.

Il est important de repérer le greenwashing et de ne pas tomber dans le piège. Certains articles promeuvent des bonnes pratiques écologiques, mais leurs intentions ne sont que purement marketing et leurs valeurs ne suivent pas. C’est pourquoi en tant que communicant il peut être intéressant d’aligner ses valeurs et sa communication.

Et en pratique, ça donne quoi ?

Deux actions sont facilement faisables : redimensionnement et compression.

Comment connaître la bonne résolution des images que je mets sur les réseaux sociaux ?

Chaque réseau social affiche les images dans un format particulier, s’y retrouver est parfois compliqué. Publier des photos ou images au mauvais format impacte pas mal la qualité de vos publications : il peut arriver que l’application redimensionne automatiquement votre publication et la coupe au mauvais endroit, ou la rende toute pixélisée. Savoir quelles dimensions utiliser est une garantie que votre message passera sur tous les formats d’écran et avec une bonne qualité.

Un article de Ludovic Salenne, Fondateur de l’agence SLN Web, répertorie toutes les dimensions des différents contenus selon le réseau social. Facebook, Instagram, Pinterest…​ Tout y passe ! Cet article est à garder dans les favoris pour tous les créateurs de contenus !

Pour les autres qui auraient la flemme de redimensionner manuellement les images, ou qui n’ont pas le temps, des application comme Canva se chargent de le faire pour vous. Dessus vous pouvez faire votre design sur un template (modèle) déjà préparé aux bonnes dimensions : il suffit de cliquer sur le bon modèle correspondant au réseau social recherché : pratique ! Canva propose même la compression des fichiers au téléchargement.

Quels outils utiliser pour compresser des images ou des vidéos ?

Il existe plusieurs outils qui peuvent être utilisés pour la réduction de la résolution des images ou la compression des vidéos, à partir de navigateurs ou de smartphones.

  • Compresseurs d’images : Il existe des outils en ligne gratuits tels que TinyPNG ou CompressJpeg qui permettent de compresser les images sans perte de qualité visible. Nous recommandons imageoptim.com qui permet également la conversion simple des fichiers png en jpg.

  • Compresseurs de vidéos : HandBrake ou VideoSmaller permettent de compresser les vidéos sans alterer la qualité des images.

  • Applications mobiles : Il existe des applications pour smartphones telles que Video Compress ou Compress Video qui permettent de compresser les vidéos directement depuis le smartphone.

En espérant que cet article vous sera utile quant à votre future utilisation des réseaux sociaux. Il faudrait aussi que l’on évoque la gestion des problèmes d’accessibilité de nos publications sur les réseaux sociaux, mais cela sera le sujet d’un autre article !

C’est le premier d’une série de tutoriels assez simples pour faire attention à son empreinte carbone liée au numérique.


Note de Webvert, si vous souhaitez vous aussi poursuivre votre progression dans la réduction de votre empreinte carbone le lien est ici 😉 :